2020

Lettres d’exil et d’aventure

Mase - VS

A Mase en Valais,
dans le cadre du festival épistolaire  » Lettres de soie  » initié par Manuella Maury,
Hani Abbas, dessinateur de presse et réfugié en provenance de Syrie est le protagoniste des écrits …et
Christine Aymon met une touche visuelle au chapelet des mots du voyage sous forme d’une installation : « Terre de passages ».

Le thème cette année est « Lettres d’exil et d’aventure »

La correspondance d’Hani Abbas relate avec « une rare intensité le deuil d’un pays, la peur, la résistance, la colère, l’espoir qui fluctue et l’amour qui triomphe de tout »
Quant à moi, (C:A:) c’est un sujet qui me bouscule depuis longtemps et qui s’est invité souvent par bribes dans mon travail. Dans le petit espace de « l’écurie des chèvres » j’y crée 1 installation faite d’une foule de personnages (lavis sur papier) qui sortent de derrière les écrits d’Hani Abbas, courent jusqu’au toit, retenus par un lien rouge issu de quelques sculptures nouvelles et un chemin de petits formats sur le fil de l’actualité emmenés par des oies…

Affiche de Dominique Studer Visuel à gauche : Cartoon d'Hani Abbas A droite: détail d'une peinture de C.Aymon
Les Oies, symboles de migration, voyagent vers des rives plus clémentes.
Les Oies, symboles de migration, voyagent vers des rives plus clémentes. Vaisseaux de l’espoir, pureté du blanc de leur plumage rendent le chemin des bateaux et des foules, en face sur le mur, plus supportables… peut-être…car celui qui marche, poussé hors chez lui a sans doute le cœur couleur espoir…malgré tout…peut-être.
Les Oies, symboles de migration, voyagent vers des rives plus clémentes. Vaisseaux de l’espoir, pureté du blanc de leur plumage rendent le chemin des bateaux et des foules, en face sur le mur, plus supportables… peut-être…car celui qui marche, poussé hors chez lui a sans doute le cœur couleur espoir…malgré tout…peut-être.
Les Oies, symboles de migration, voyagent vers des rives plus clémentes. Vaisseaux de l’espoir, pureté du blanc de leur plumage rendent le chemin des bateaux et des foules, en face sur le mur, plus supportables… peut-être…car celui qui marche, poussé hors chez lui a sans doute le cœur couleur espoir…malgré tout…peut-être.
Voyages à l'aveugle, baigné dans l'inconnu et l'angoisse... Espoir aussi sinon pourquoi? !
Des foules en marches, sur les routes, sur les mers, sur la terre, partout chassées par l'absurde
Une longue ligne de petites pages comme celles d’un journal de bord courent tous les espaces du lieu et nous invite au déplacement. Chemins de bateaux, de marcheurs, chemins d’imaginaire…plusieurs mètres de faits divers glanés sur le fil de l’actualité ici et ailleurs, présents ou passés car l’histoire se répète.
Je les place souvent très bas ou très haut obligeant le visiteur à s’incliner, à aller chercher, faire l’effort.
J’émaille ces pages de commentaires trouvés dans mes lectures mais aussi en me mettant à la place des personnages que je dessine : « si j’étais… » et bientôt « je suis… » femmes, enfants, hommes…de manière inattendue des mémoires me reviennent…je prends, ou pas, ou je note, pour plus tard…
Et il y a l’Oie sauvage, la plus libre d’entre toute, avec l’aile brisée… dommages collatéraux...
Les personnages s’échappent de derrière les textes d’Hani Abbas, tout petits d’abord puis toujours plus grands. Les textes s'échappent en images
Dans l’Installation « Terre de Passage » 2020 à Mase, Aëllys tient dans ses doigts un fil rouge qui la relie à tous les personnages de papier qui courent des murs au toit, fil de mémoire, lien de parenté, de rencontres de voyage, ses voisins ? ceux de sa ville ? ceux d’ailleurs ?
Aëllys, Femme enfant qui marche et tient le fil du souvenir, de la merveille
« Aëlys et Maé » Deux enfants, la jeune fille et sa petite sœur, grandeur nature. L’innocence bousculée. Maé a environ 6 ans connaît-elle son âge ? Qu’importe, sa robe s’écrit de ses rêves, les trouvailles sur la route l’émerveillent encore. Sa sœur Aëlys a grandi trop vite, nécessité oblige, sa robe raconte les étapes sautées qu’elle ne vivra jamais, sa responsabilité trop vite portée, entre rêves et réalité.
Les robes écrites sont de vraies phrases reproduites à l’envers à l’image de leur monde. Les mots étant très prégnants, il m’importait qu’il ne se dévoilent que très peu afin que chacun se les invente et que seule une vibration en émane. Déracinées, leur corps se fait souche arrachée à la terre. Elles portent leurs racines en elles.
Maé Sculpture en bois peint et racines
Maé a trouvé sur la route un oison d'oie, elle en prendra soin. Renouveau...?